Suite à la
cérémonie d’ouverture de la 10e édition du Salon de l’Architecture et du
Bâtiment (ARCHIBAT), le ministre de la Construction, du Logement et de
l’Urbanisme, Bruno Nabagné Koné, a pris la parole lors du panel inaugural pour
aborder un enjeu majeur pour l’avenir des villes ivoiriennes:« Architecture et
renouvellement urbain ». Son intervention a mis en lumière l’urgence de
repenser les espaces urbains face à une démographie en expansion et à une
société en perpétuelle évolution. Le ministre a ainsi souligné que la
transformation architecturale constitue non seulement une réponse aux défis
actuels, mais aussi le socle d’un développement urbain durable pour la Côte
d’Ivoire.
Dans son
intervention, le ministre a mis en évidence la dynamique d’urbanisation
accélérée que connaît la Côte d’Ivoire. Selon lui, la population, qui était de
3 millions d’habitants en 1960, a aujourd’hui atteint 32 millions, avec une
population urbaine en forte croissance. « Nous sommes aujourd’hui à 52 %
d’urbanisation, et il est prévu que ce chiffre atteigne 60 % d’ici 10 ans »,
a précisé le ministre. Ce phénomène entraîne des problématiques majeures telles
que la gestion de l’espace, la mobilité, l’infrastructure et, surtout, le
renouvellement urbain.
Le ministre Bruno
Koné lors du panel inaugural d’ARCHIBAT 2025
Une architecture
au service du renouvellement urbain
Bruno Koné a
souligné que le renouvellement urbain ne se limite pas à une simple rénovation
des infrastructures anciennes. Il doit plutôt être perçu comme une réinvention
des espaces urbains pour mieux répondre aux besoins d’une population en forte
augmentation. Le ministre a insisté sur l’importance de l’architecture dans ce
processus, soulignant que la Côte d’Ivoire doit sortir des modèles
traditionnels de construction pour adopter des solutions innovantes.
Il a mentionné que,
dans des zones comme Marcory ou Zone 4, l’espaces disponible est limité, ce qui
pousse à une urbanisation verticale. « La construction en hauteur et la
densification des espaces urbains deviennent incontournables, car le foncier
devient rare », a-t-il ajouté. Pour Bruno Koné, l’architecture moderne doit
désormais se penser en hauteur, tout en prenant en compte les besoins des
citoyens.
La place
essentielle des architectes dans ce processus
Le ministre a insisté sur l’importance cruciale des architectes dans la mise en œuvre du renouvellement urbain. « Les architectes ont toute leur place dans la transformation urbaine du pays. Ils doivent être des acteurs clés de la planification et de la conception des projets de renouvellement urbain », a affirmé Bruno Koné. Il a également salué la création en 2024 de l’Ordre des Ingénieurs, visant à encadrer et structurer le secteur pour assurer des interventions professionnelles et de qualité.
Le ministre Bruno
Koné lors du panel inaugural d’ARCHIBAT 2025
Le ministre a
expliqué que dans le passé, certains professionnels n’étaient pas correctement
qualifiés, mais aujourd’hui, les architectes et ingénieurs doivent œuvrer
ensemble pour assurer une collaboration fructueuse dans la réalisation des
projets urbains. Pour lui, il est fondamental que les projets d’architecture
respectent non seulement les normes techniques mais aussi les besoins sociaux
des populations.
Le
renouvellement urbain : une réponse aux défis du futur
Le renouvellement
urbain, selon Bruno Koné, est une nécessité pour répondre aux changements dans
le mode de vie des citadins. « Aujourd’hui, nos villes se densifient, les
infrastructures vieillissent et les quartiers se transforment », a-t-il
déclaré. Le ministre a évoqué la nécessité d’une réflexion profonde sur les
anciens noyaux urbains, notamment des quartiers comme 220 logements, Adjamé
village et d’autres zones vieilles de plusieurs décennies. « Il ne s’agit
pas simplement de remplacer l’ancien, mais de le requalifier et d’apporter une
plus-value architecturale et fonctionnelle », a précisé le ministre. Il a
ajouté que le renouvellement doit permettre de valoriser le patrimoine foncier
tout en répondant aux besoins modernes des citadins, comme l’accès aux services
de proximité, à la mobilité et à des espaces publics de qualité.
Bruno Koné a
également abordé la question de la décentralisation fonctionnelle des villes
ivoiriennes. Il a insisté sur la nécessité de rééquilibrer l’urbanisation et de
favoriser un développement polycentrique. « Nous devons réduire la
concentration des activités dans des zones comme le Plateau et favoriser la
création de centres d’affaires, de commerce et de loisirs dans d’autres
quartiers de la ville », a-t-il précisé.
Pour lui, il est
impératif que les zones périphériques comme Anyama, Bingerville ou Riviera
soient également des lieux d’activités économiques et sociales. L’objectif
étant de rapprocher le travail du lieu de vie pour éviter que les habitants ne
passent plusieurs heures dans les embouteillages pour se rendre au travail.
En somme, Bruno
Koné a réaffirmé l’importance de réinventer l’urbanisme en Côte d’Ivoire. «
Pour répondre aux défis démographiques et à l’urbanisation rapide,
l’architecture doit être un levier essentiel pour le renouvellement urbain »,
a-t-il martelé. Il a insisté sur le fait que la planification urbaine doit
intégrer des solutions adaptées aux besoins des populations, tout en étant
respectueuse de l’environnement. L’innovation architecturale et une
collaboration renforcée entre architectes et ingénieurs seront des éléments
clés pour bâtir une ville durable, agréable à vivre et fonctionnelle pour les
générations futures.
Julien
K