CGECI ACADEMY/ Reportage : Le business des cartes de visites des CEO fortunés

CGECI ACADEMY/ Reportage : Le business des cartes de visites des CEO fortunés

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Vendre. Qui ? Des produits et prestations. Tel ?  Le Branding corporate de l’entreprise. Tel autre ? L’expertise en vue de nouer des partenariats stratégiques. En arpentant les sentiers du Sofitel Hôtel Ivoire, de visu, les entreprises présentes à la Confédération Générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) Academy sont nichées côte-à-côte et facto logées à la même enseigne.  Intra-muros, l’enjeu de la présence des différentes entreprises, ces 26 et 27 Octobre sur cet évènement relève de fortunes diverses. 

 

 

GUCE - CI

Oui et tout sourire. C’est ainsi que nos interlocuteurs sur les différents stands ont répondu à la question : Est-ce que l'on peut s’attendre à vous revoir sur la CGECI Academy 2024 ? En toile de fond de ce satisfécit tous azimuts, se dissimule l’impact positif de leurs présences respectives à l'aune des objectifs assignés à leur présence . 

Comme un symbole du partenariat appelé de tous les vœux des acteurs institutionnels et privé, la bonne marche du partenariat secteur privé - secteur public (B2G) a l’un de ses porte-étendards à la CGECI-Academy : Le Guichet Unique du Commerce Extérieur (GUCE). Née sous la férule du secteur privé en 2013, la structure a été reprise en main par l’Etat en 2019. 

« Notre activité consiste à la dématérialisation des procédures d’importations, d’exportations et de transit. Nous intervenons essentiellement dans le domaine du commerce international et de la logistique. Donc tous les opérateurs qui ont besoin d’importer ou d’exporter leurs marchandises désormais, ça se fera sur l’interface du GUCE », fait noter Docteur Emalman, consultant au GUICE. 

En ligne de mire de la présence de cette structure étatique sur un évènement du secteur privé, figure des enjeux de positionnement et de communication. « Une structure comme la nôtre apporte une plus-value en gain de temps, en gain financier pour les opérateurs, bien que ce soit une entité étatique, on n’est pas très connu, donc il faut s’ouvrir, avoir une lucarne pour que les opérateurs puissent mieux connaitre la structure qui est mise à leurs dispositions dans le cadre de leurs opérations d’importations et d’exportations ». Le stylo rouge de l’évaluateur en main, notre interlocuteur accorde une mention très bien à l’organisation de l’évènement et à l’intérêt de leur présence.

 « Sur ces 48 heures, on estime que les objectifs sont largement atteints. On a eu des partenaires, certains sont venus pour voir dans quelle mesure on peut contribuer à leur activité, leur apporter un plus. On a une grande université souhaite qu’on puisse aider leurs étudiants à mieux connaitre l’environnement du commerce international. Pour les opérateurs importateurs, on a eu un certain nombre de visite pour la découverte ou l’approfondissement de la connaissance du GUCE ». 

Sur le front de la thématique de l’évènement faisant la part belle à la compétitivité, le GUCE estime être à la pointe de la technologie sur sa niche. 

«Nous avons des concurrents indirects. Nous sommes l’une des structures qui apportent le plus aux entreprises. Nous permettons aux opérateurs d’importer et d’exporter quasiment en ligne. On apporte donc une plus-value dans tout ce qui est procédure d’importation en Côte d’Ivoire. Nous avons quasiment le monopole dans ce domaine ».

 

Quipux Afrique 

 

Dans l’élan de compétitivité prêché pour cette 11 è édition de la CGECI Academy et face aux enjeux d’adaptation aux nouvelles donnes, le gouvernement ivoirien n’a de cesse de nouer des partenariats avec le secteur privé dans des secteurs névralgiques, en l’occurrence : le transport. La fac visible de cet iceberg est : Quipux Afrique. Sur son stand, l’entreprise joue la carte du pragmatisme et de l’expérience utilisateur en temps réel. A point nommé, c’est Kouamé Alexis, Opérateur IT qui se dessaisit de son ordinateur qu’il manie comme un geek pour emboucher la trompette. 

 

« Quipux Afrique est une société chargée de soutenir le Ministère du transport dans tout ce qui est infrastructure logistique et applications liées à la vidéo verbalisation, carte-grises, carte de transporteurs, permis de conduire etc… Nous sommes ici pour présenter l’un de nos logiciels qui est le e-service. C’est un logiciel qui permet aux usagers de faire la demande de leurs permis de conduire en ligne. Par exemple pour le retrait du permis, il n’ya plus nécessité de faire le rang, avec e-services, la demande et le dépôt des dossiers pour la demande se fait en ligne. Vous pouvez choisir le jour qui vous sied pour le retrait après le délai de confection et vous n’avez plus à faire le rang ». 

À l’attention des détenteurs du permis, les conducteurs, la vidéo-verbalisation et certaines procédures relatives aux engins demeurent lourdes. Des talons d’Achilles que l’entreprise souligne avoir ôté via le numérique. 

« E-services permet de visualiser les contraventions liées à la vidéo-verbalisations. On peut y voir en temps réel les infractions, ou elles ont été commises et à quelle heure. Il peut vérifier s’il s’agit effectivement de la personne verbalisée, de son véhicule et ensuite payer avec le mobile money. On a des usagers qui ont des chauffeurs et plusieurs véhicules, il y a possibilité de lier les véhicules à différents chauffeurs et permis. A chaque fois, il est donc possible manuellement de faire en sorte que les responsables des infractions payent. Il en est de même pour les véhicules de la flotte des entreprises », explique-t-il. 

D’ores et déjà partenaire du Ministère des transports, Quipux Afrique a les dents longues et entend démocratiser l’usage de ses services digitaux. 

« On recherche d’autres marchés et d’autres partenaires. On veut aider les entreprises en plus des individus, et le CGECI Academy c’est le lieu idéal. Par exemple, sur la plateforme de certaines entreprises pour dispatcher. Il ya aussi les soucis de mutations que nous gérons. On a pu échanger avec des entreprises ou les gestionnaires des parcs et tout. Pour certains acteurs, c’est le rendez-vous à ne pas manquer. On a touché pas mal de personnes. Par exemple certaines personnes qui doutaient des verbalisations, nous avons montré des images de leurs infractions. Nous avons eu de très beaux échanges », confie-t-il. 

 

Business des cartes de visites 

 

Brochures, tracts, flyers, kakémonos, mais surtout carte de visite, la CGECI Academy est de toute évidence l’opportunité pour les entreprises de déployer leur arsenal, l’artillerie lourde en termes de gadgets de communications. Opportunité d’échanger également des cartes de visites, entre les particuliers. C’est du moins le sens de l’exhortation du président du patronat, Ahmed Cissé afin que les participants puissent maximiser leur présence sur cet évènement pour lequel, ils déboursent 300.000f pour les CEO et 150.000F pour les Young CEO, comme tarif pour les badges d’accès. Comme une lapalissade, outre l’aspect instructif, le déboursement de telles sommes pour l’accès à l’évènement est fait dans l’expectative d’un retour sur investissement. 

 

Une commerciale croqueuse de CEOS fortunés

 

Pour Yedo Marcelle, commerciale pour le compte d’une entreprise sénégalaise immobilière qui posera sous peu ses valises à Abidjan, c’est « une occasion à ne pas manquer ». Arborant le badge de sa CEO qui n’aura assisté qu’au jour 1, elle prête une attention plus qu’ordinaire aux informations mentionnées sur les badges des passants. « Nous recherchons les CEO des grandes entreprises, des personnes qui peuvent acheter des biens qui valent entre 100 et plusieurs centaines de millions. Nous cherchons aussi des partenaires ». Rompus aux arcanes du corps-à-corps B2B et B2C avec ses 10 ans de métiers, elle n’hésite pas à engager la conversation avec les ‘’ bons profils’’ au faciès, au vestimentaire allant de pair avec la mention du badge. Aux aguets de la salle de restauration VIP, elle identifie des visages bien connus qui correspondent à son buyer persona. Tâtant le terrain pour taper en plein dans le mille, notre interlocutrice, un beau brin de fille, bon chic bon genre est toute enthousiasmé à la vue de l’un de ses collègues, le meilleur commercial de sa structure au Sénégal. 

« Il a pris son billet depuis Dakar, il a pris son badge à son compte, pour faire de la prospection et collectionner des cartes de visites. Je suis sûr qu’il en a plein. Je vais négocier avec lui pour qu’il m’en file quelques-unes ».

 Alors que nous prenons congés d’eux, les abandonnant à leurs conciliabules, une personnalité pour le moins roulant sur l’or, dont nous tairons le nom, est en passe de quitter les lieux. 

 

On se chamaille pour une carte de visite 

 

Se précipitant à sa rencontre, les deux commerciaux ne termineront pas leur speech que la carte de visite tendue est extirpée par un troisième concurrent, la cible faisant un signe de la main pour demander un coup de fil plus tard. Les négociations pour photographier la carte de visite s’étrennent. Le détenteur du précieux sésame n’est ni commercial, ni participant de la CGECI Academy.

 « J’ai les contacts de ce type de personne, les grands types, et on peut faire affaire ensemble pour que je vous les donne y compris celui que je viens de prendre », souligne t-il.

Main de fer dans un gant de velours, Marcelle dissimule très peu son mécontentement face à cette prise quasiment à l’arrachée de ce contact à leur nez et à leur barbe. « Bon toi tu as numéros de qui même ? », demande-t-elle l’air agacée avec son accent ivoirien devant son collègue ahuri et le personnel du complexe hôtelier dont la scène bouche un coin

Charles Assagba 

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