Masterclass/ Recettes pour un entrepreneuriat gagnant : Asalfo livre le secret du succès à l’international

Masterclass/ Recettes pour un entrepreneuriat gagnant : Asalfo livre le secret du succès à l’international

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Au clou du spectacle, l’un des temps forts aura été la masterclass animée par l’une des figures du monde artistique et entrepreneurial ivoirien. Dans un tour d’horizon de l’histoire qui se dissimule derrière l’obtention de son Master à HEC Paris, Asalfo a révélé avoir été coaché par Vincent N’Goran en vue de renforcer son bagage intellectuel et son background académique pour correspondre aux prérequis du prestigieux établissement. Dans son storytelling de cette histoire, le lead vocal de Magic System a fait apparaître une photo du jour j de sa diplomation avec une légende : Ce n’était pas évident. “ Quand je suis arrivé à HEC, un étudiant m’a demandé si j’étais venu accompagner ma fille, je lui ai répondu que non, et que j’étais étudiant comme lui. Il était surpris, il m’a rappelé tout ce que j’avais réalisé dans ma carrière avec le groupe”. Toutefois l’artiste, par ailleurs membre du conseil Conseil économique, social, environnement et cultureldit s’être départi de la star mania et de l’intégralité de ses costumes, arborant le manteau d’étudiant. En toile de fond de cette attitude, une ambition, une vision. “ Je me suis rendu compte qu’il fallait que je me fasse former pour assurer une meilleure gestion de mon entreprise, Gaou Production et pour la suite de ma carrière. Par exemple, j'avais un projet sur la collecte des droits d’auteurs que j’ai proposé en vain au Bureau Ivoirien du droit d’auteur (BURIDA) et au Ministère de la culture. Après cette formation, au cours de laquelle, j’ai soutenu mon mémoire sur ce sujet, j’ai amélioré, le projet en intégrant la solution digitale et c’est en train de devenir un projet quasiment à l’échelle continentale”. 

 

Vider sa tasse 

Mettant en exergue l’importance de la formation continue dans le devenir entrepreneurial, il a illustré son propos avec l’exemple d’un sage qui avait reçu un professeur d’université.  L’hôte ayant accepté de prendre du thé, le sage remplit la tasse et continue à reverser le liquide qui s’écoulait. Et le professeur d’interpeller le sage qui lui répondit qu'il est venu avec une tasse pleine qu’il doit vider en vue d’ajouter encore un peu de thé. Fin mot de l’histoire : l’entrepreneur à l’instar du professeur doit être en constante recherche de connaissance, il ne doit jamais s’estimer plein et indisposé à apprendre davantage. Dans un flashback sur la dimension internationale de son groupe, il a expliqué avoir emprunté la voix d’or, la patience. “ Nous étions les derniers de notre génération à aller prester en France. Mais je ne comprenais pas pourquoi les artistes africains allaient prester seulement pour la diaspora ivoirienne ou africaine ‘’. Interloqué par la situation, il empoigne son bâton de pèlerin pour réaliser une révolution qui lui permettrait de toucher le marché hexagonal. Des artistes français triés sur le volet seront ciblés pour des featurings. La figure de proue du groupe fera, par ailleurs, une update de ses compétences techniques en vue de prendre langue avec les mastodontes et grandes maisons de disques dans la perspective d’avoir un accompagnement lobbying et une manne financière à même de propulser la carrière du groupe. “ J’ai acheté un BlackBerry et j’ai appris à envoyer des mails. Il n’y avait pas de spams à l’époque. J’ai pu entrer en contact avec de grands responsables de maisons de disques”. Par la magie de la technologie, le natif d'Anoumambo fréquente les grosses pointures de l’industrie musicale française. “ J’ai été à des soirées sans y avoir été invité pour faire du networking. J’ai acquis les habitudes des personnalités de ce milieu pour me fondre dans leur cadre de vie”. 

 

Coupe de champagne, raffinement et luxe à la française, Asalfo se métamorphose pour faire une place au soleil international à son groupe. Au sortir d’une conférence sur l’un des métiers de l’industrie musicale, celui d’éditeur, Asalfo se renseigne et est mis au parfum de ce que sa boite de production basée sur les bords de la lagune Ebrié percevait plus de 200 millions sur l’un des albums du groupe pour ce rôle. Echaudé, il se renseigne dans son réseau français, et mange avec appétit les livres traitant du sujet pour se rendre compte qu'il s’agissait du rôle qu'il jouait pour faire entrer son groupe dans une dimension internationale. Un contrat qu’il rompra pour les prochains albums et dont il s'attribuera les rênes par le truchement de la structure qu’il portera sur les fonts baptismaux à cet effet. 

FEMUA 

 

Abordant l’épisode du Festival des Musiques Urbaines d'Anoumambo dont il est le promoteur, Asalfo a fait un storytelling de vicissitudes qui ont entouré l’une des éditions tenues en pleine crise de la COVID. Au clap de fin d’une audience avec le Président du pays hôte, Macky Sall, lors de laquelle tout est réglé comme du papier à musique, Asalfo reçoit un coup de fil qui s'assimile à un coup de massue. Alors que le dispositif de plus de 300 millions est déployé sur le site de l'événement, que la presse locale et internationale est en haleine et que les premiers vols d’artistes invités foulent la perle des lagunes, comme un couperet, il apprend en coulisse que le Conseil National de Sécurité annoncera l’interdiction des évènements de plus 200 personnes face à la recrudescence du virus et du variant omicron. Ingénieux, il organise une réunion d’urgence et multiplie les appels téléphoniques dans les hautes sphères du pouvoir. En ligne de mire : trouver une solution pour sauver l'événement et son colossal investissement. In fine, il trouve l’eurêka à ce talon d’Achille : “ Je propose qu’étant donné que le taux de vaccination est faible, des camions soient disséminés en vue de vacciner les participants et d’aider ainsi le gouvernement dans son élan.” Bingo ! L’idée est agréée, l’évènement est sauvé. Mieux, l'expérience fera des émules, à telle enseigne qu’à l’échelle continentale, des pays en prennent de la graine et sollicitent l’expertise du chef d'orchestre de ce coup d’essai, coup de maître. 

Des joueurs, de grands joueurs, comme Ronaldo, n'ont jamais touché à la coupe du monde, mais nous, grâce à la musique on a pu le faire

 

Des histoires qui auront été le fil rouge du succès du groupe à l’international. “ En 98 nous avions fait du “woyo” tout heureux après la victoire du mondial parce que les bleus avaient remporté le trophée. On ne s’attendait pas à être au stade en 2018 pour célébrer le prochain sacre au stade. J’ai dit à M’bappé avec un accent ivoirien : Donne-moi coupe là ici, j’ai touché, j’ai donné à Manadja, Tino et Goudé. Des joueurs, de grands joueurs, comme Ronaldo, n'ont jamais touché à la coupe du monde, mais nous, grâce à la musique on a pu le faire”, a-t-il expliqué, jetant l’émotion et la fierté dans un auditoire conquis et généreux en vivats. 

 

Charles Assagba 

 

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