Si Steve JOBS, fondateur de Apple et père des révolutionnaires iMac, iPod, iPhone, iPad… est aujourd’hui vénéré par une bonne frange des technophiles même après sa mort, c’est parce qu’il avait une philosophie particulière . Chose qui a permis à sa firme de dépasser le 25 Janvier 2010, la barre de 50 milliards de dollars de chiffres d’affaires. Gros plan sur les secrets d’une réussite.
Tout est parti du fond d’un garage en 1976, qui a vu naître ce qui allait devenir l’une des marques les plus puissantes de la planète. L’élément déclencheur de la troisième révolution industrielle, c’est-à-dire les technologies de l’information.
- le don du marketing
Au départ, Steve JOBS et son ami Steve Wozniak, qu’il a rencontré à 15 ans lors d’un stage chez HEWLETT-PACKARD, avaient un projet audacieux : celui de construire un ordinateur compact, bon marché et simple d’utilisation pour un usage domestique. Parce qu’à l’époque, la technologie informatique était coûteuse, encombrante et surtout réservée aux entreprises. Les deux amis vont donc privilégier les composants bon marché. A l’idée de relever les défis du coût de réalisation, Steve JOBS fixa le prix de son invention à 666,66 dollars. Une tarification qui lui procurait un fort potentiel de vente.
200 exemplaires seront écoulés en 1976. Un record qui convint un gros investisseur. Résultat : la société APPLE voit le jour. L’APPLE II, aujourd’hui encore considéré comme un chef d’œuvre technique, suivra l’année d’après. Cette dernière réalisation a le don d’accélérer le déclic. JOBS réalise son rêve de voir entrer l’ordinateur dans les foyers, au même titre que la télévision et la radio. Le slogan « One man, One micro », inspiré de la devise démocratique de l’époque « One man, one vote », est alors adopté.
- Un come-back victorieux
Dès les années 1980, APPLE atteint un chiffre d’affaires d’environ 1 milliard de dollars, fortune qui lui permet de faire son introduction en Bourse. Là encore, le génie de Steve Jobs lui permet de moissonner 240 millions de dollars, à seulement 25 ans. Malheureusement, l’aventure boursière lui fait perdre le contrôle de sa société. Des discordances avec certains managers extérieurs nommés par les actionnaires se font jour.
John SCULLEY, venu de chez PEPSICO, pour occuper le poste de PDG d’Apple en 1983, participera ainsi au lancement du premier Macintosh (Ndlr : Nom d’une variété de pommes). Une opération très controversée puisqu’elle ne manque pas d’affecter gravement ses relations avec le fondateur Jobs. C’est donc avec une immense déconvenue que Steve JOBS démissionna de sa propre entreprise en 1985. Mais il fallait compter avec l’esprit de gagneur de l’homme.
Avec l’argent amassé chez Apple, Jobs rachète à George LUCAS (Ndlr : le créateur de la saga Star Wars), le studio PIXAR, qui lancera avec Disney, entre autres, les dessins animés Toy Story, Le Monde de Nemo. Il fonda aussi NEXT, fabriquant d’ordinateurs haut de gamme, et de logiciels. Mais cette dernière entreprise eu une réussite modeste.
Apple pendant ce temps, connaît de multiples déboires, notamment l’échec du projet d’organisateur électronique Newton.
La firme perd aussi sa place sur le marché de l’informatique, face à l’offensive d’une dizaine de fabricants de PC, profitant de la montée en puissance de Microsoft de Bill Gates. Ce dernier grâce à une stratégie bien ficelée, réussit à équiper leurs ordinateurs de logiciels, leur donnant presque les mêmes arguments que ceux vendus par Apple. La société est au bord du gouffre, et se tourne en 1997 vers NeXT, ayant développé entre temps un système d’exploitation prometteur. Apple, rachète finalement cette autre entreprise de Steve Jobs pour 400 millions de dollars, et réengage ce dernier comme PDG.
- Lancement innovant pour un produit très innovant
Grâce à ses apports, Apple retrouve dès 1998 ses fans, avec le lancement de l’iMac, qui parvient à créer une dé-consommation des PC. D’autant que grâce à sa forme arrondie et ses couleurs vives, la nouvelle trouvaille vole la vedette aux PC. Une campagne est mise en avant afin d’illustrer le retour à l’esprit maison. Avec la signature « Think different », elle met en scène des icônes telles qu’Einstein, la Callas et Gandhi !
La sortie de l’iBook, version portable de l’iMac, contribue à accroitre l’engouement autour de la marque. Jobs, est alors l’un des premiers à saisir les nouveaux enjeux de la révolution numérique : la prolifération des appareils photo, caméras vidéos et MP3, transforme les ordinateurs en plates-formes multimédias, dont les logiciels associés fournissent le contenu.
Il créa donc iTunes, iMovie et iDVD, dont l’apport est de renforcer les capacités des appareils. Cette approche nommée la synthèse créative, sera incarnée en 2001 dans l’iPod, un baladeur MP3 miniature doté d’une énorme capacité de stockage et d’un design épuré. Ce jouet devient très vite leader sur le marché. La même recette est utilisée avec l’iPhone, Smartphone de référence lancé en 2007, et plus tard (Avril 2010) avec l’iPad, une tablette tactile qui connaitra le même succès.
Ces dernières réussites vont permettre à Apple de détenir 60% de parts du marché de la téléphonie mobile, loin devant Samsung. Alors que la firme américaine y faisait à peine son entrée avec seulement deux produits.
Cela a été possible grâce une nouvelle fois, au talent de marketeur de Steve JOBS, qui a eu l’idée d’orchestrer un buzz médiatique mondial, avant la commercialisation de ces objets. « Je n’ai pas été aussi enthousiasmé à l’idée d’acheter quelque chose depuis mes 8 ans », avouait alors un chroniqueur du New York Times.
Jobs est devenu « iGod », gourou charismatique du high-tech, dont la société est devenue la plus chère du monde. Un fou qui réussi à changer le monde avec ses idées, comme le proclamait en 1997, une publicité de Apple : « Seuls ceux qui sont assez fous pour penser qu’ils peuvent changer le monde y parviennent. » Steve Jobs a su relancer la marque à la pomme, mais ne s’est malheureusement pas sorti du cancer qui l’a éteint en 2011.
Rodrigue SK
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