Dispositif important de la communication visuelle, l’affichage est un outil publicitaire prisé des annonceurs pour son efficacité. Ce qui explique la forte sollicitation des Régies. Quoique dans la diffusion du message, des pratiques interpellent.
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En mission de pige, l’une de nos équipes a dû marquer un arrêt sur une scène peu ordinaire dans le réseau d’affichage. Deux visuels (2) d’une même campagne placardés sur des panneaux situés à équidistance de part et d’autre de la voie, particulièrement dans le même champ de vision. Panneaux jouxtant quasiment la clôture du Centre de gestion rattachée de la SODECI – Ananeraie.
Nous sommes dans la commune de Yopougon précisément vers le secteur dénommé « Gesco -Manutention ». Il s’agit de la campagne du produit Top Lait appartenant au laitier MICRODIS.
Profit ?
De prime abord, des arguments s’offrent soit à la Régie d’Affichage, soit à l’annonceur pour justifier cet agencement. Car l’avantage du panneau publicitaire est qu’il est visible de loin par le plus grand nombre d’automobilistes et de piétons.
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Il permet ainsi aux entreprises de se démarquer de la concurrence et d’informer le public de leur existence. Ici, l’innovation apportée à la marque (Top Lait à la menthe, Ndlr) est l’objet principal de l’opération de communication.
Si nous restons dans cette logique, nous estimons que l’Agroindustrielle veut insister sur ce fait. Rappeler dans le même temps aux consommateurs, la présence de son produit (Comme le fait Koz sur le visuel ci-dessus, Ndlr). Puisque la communication extérieure nécessite une ‘’répétition’’ importante pour imprimer le souvenir.
En outre, ces 12 M2 captent l’attention du consommateur ; diffusent l’information ou du moins, le message publicitaire au public ; développent la notoriété d’une entreprise et promeuvent à la fois Top Lait. Et surtout avec la fragmentation des audiences, l’affiche publicitaire constitue l’une des solutions agissantes.
Gâchis ?
Autant l’affiche publicitaire est un élément de communication visuelle important car permettant d’attirer l’attention sur le message que vous souhaitez transmettre, autant ce média a des limites. En effet, la précision du ciblage n’est pas toujours garantie. Contrairement au digital avec un produit tel que Maxi Pub par exemple. En clair, avec l’Outdoor, il est difficile d’atteindre une audience spécifique, elle est proposée à un public vaste et varié.
Or le challenge à Yopougon, est de pouvoir toucher les 1,75 millions d’habitants. Pourtant les arguments ne sont pas forcément suffisants. Car en Janvier dernier, PIGE PRO a dénombré seulement 800 faces publicitaires dans la plus vaste commune de Côte d’Ivoire (153,06 KM2).
En termes de ratio, on peut dire qu’il y a 1 340 habitants pour une seule face publicitaire dans cette partie d’Abidjan-Nord.
En d’autres termes, si un annonceur venait à louer toutes les faces publicitaires de la commune, il se rapprocherait de sa cible à 1 340 personnes près par face.
Fort de ce qui précède, il y a des raisons de placer cet agencement de Top Lait sous des critiques.
Les arguments sont légions. D’abord, l’autre avantage de ce média est sa forte capacité de sélectivité géographique. En fait, MICRODIS a loué au total vingt six (26) faces publicitaires sur deux (2) mois (Janvier et Février 2016).
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Soit seulement 3,15% du nombre total des points de visibilités dudit quartier. Dans un autre contexte, on dirait que les visuels de Top Lait n’ont couvert que 11% du territoire ‘’Yop City’’.
En sus, cette pub (Top lait à la menthe) s’éloigne davantage du public puisque la relative faible densité de son implantation donne une face pour 41 213 personnes. Si vous voulez, sur une population de 100 habitants, il est fort possible que 96,85% ne voient ce visuel de la campagne (Top Lait à la menthe).
Dans ce cas de figure, l’annonceur gagnerait à démultiplier ses panneaux. Pour mieux cibler, il aurait été intéressant de solliciter plusieurs Régies d’Affiche pour une couverture spéciale plus étendue.
En combinant ces deux (2) panneaux en un même endroit, MICRODIS a décaissé la somme de 300.000 FCFA HT. Ce qui lui serait revenu à 150.000 FCFA HT avec en prime, la possibilité d’impacter un autre secteur de la commune de Yopougon. Car les annales de l’affichage recommandent plutôt de s’afficher au bon endroit. Planter son enseigne bien en vue pour rappeler son existence ou rafraichir son actualité. En un mot optimiser son investissement.
Il convient de souligner que ce genre de ‘’doublon’’ en affichage est généralement dû à l’épineuse question liée au « Naming » des panneaux publicitaires. Une problématique qui perturbe gravement le secteur de l’Affichage ivoirien (Nous y reviendrons !). En clair, nous prenons l’exemple de Top Lait mais soulignons que tous les annonceurs rencontrent ce problème en affichage.
Mais en même temps, cette pratique peut être l’expression d’une volonté. C’est-à-dire, l’annonceur recommande lui-même le ‘’double affichage’’.
En fin d’analyse, nous sommes toujours tentés de poser la question suivante : ce cas de Top Lait est-il profitable à l’annonceur ? Les Agences Conseils ne devaient-elle pas faire preuve de plus de vigilance ? Libre expression !
Marius Aka Fils Coll: Silvère K. Koffi & Charles Tapé
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