En attendant la publication du top 300 des annonceurs bientôt dans votre Magazine (Ndlr : papier), Stratmarques voudrait vous donner un aperçu de ceux qui alimentent l’industrie publicitaire en Côte d’Ivoire à travers ce dossier.
D’entrée, sachez que le G20 des meilleurs annonceurs de 2015 en Côte d’Ivoire, pèse +13,6 milliards de F CFA. Manne absorbée par les différents médias à savoir la télévision, la radio, la presse écrite et l’affichage.
Quand les piliers des télécoms surplombent le tableau
Le secteur des télécommunications garde jalousement son statut de tête de file. Tout comme en 2014, deux (2) entreprises de téléphonie opérant en terre ivoirienne, exercent une prépondérance manifeste en termes d’investissements publicitaires.
Installée fièrement sur la plus haute marche du Podium, ORANGE Côte d’Ivoire a investi à hauteur de 2,7 milliards de F CFA soit 20% du montant global engagé par les 20 meilleurs annonceurs de 2015. Rivalité aidant, MTN s’accroche à la 2ème place avec 1,5 milliard (11%).
MOOV CI, ultime représentant du secteur au classement, n’a pu monter sur le podium. L’opérateur a injecté +984 millions de F CFA (7%). Ce qui lui permet tout de même d’occuper le 4ème rang.
Par ailleurs, l’on mesure le poids que représente le secteur des télécoms dans l’assiette publicitaire en Eburnie. Les investissements combinés de seulement trois (3) annonceurs s’estiment à 38% (5,2 milliards) soit plus du 1/3 des investissements du G20.
L’Agroalimentaire fortement représenté
Le secteur de l’Agroalimentaire aligne neuf (9) porte-flambeaux dans ce prestigieux segment. La performance est du côté d’UNILEVER. Le groupe a reversé un peu plus d’un milliard (8%) aux régies publicitaires en 2015. L’entreprise figure ainsi dans le top 3 des best.
La Société de limonaderies et brasseries d’Afrique (SOLIBRA) a été raisonnablement présente dans les medias à travers ses différentes marques. Le leader de la boisson en Côte d’Ivoire y a injecté environ 702 millions de F CFA. Seule entreprise présente dans le top 20 où elle est classée 5ème. Suivi de CARRE D’OR qui est solidement fixé à la 6ème place du classement (5%).
L’Agroalimentaire fait la loi dans cette partie du tableau. La 7ème place étant l’affaire de NESTLE (646,8 millions) et la 8ème, celle de SANIAcie, avec ses 608,3 millions d’investissements publicitaires.
Un peu plus loin, nous retrouvons, SIPRO CHIM 436,6 millions (12ème) ensuite EUROLAIT à la 14ème place (411,8 millions). Puis à la 18ème MICRODIS (309,5 millions) et enfin FRIESTLAND qui ferme la marche (20è) avec 227,3 millions de dépenses effectuées. D’un point de vue global, le secteur a dégagé une enveloppe s’élevant à plus +5 milliards.
La Cosmétique, trois (3) pulvérisateurs d’annonces dans le tempo
Le secteur de la Cosmétique n’est pas absent dans ce tableau. Bien au contraire, il fait bonne mine que bonne figure avec surtout DREAM COSMETICS, qui détient le 10ème rang (585,1 millions). Un peu plus bas, à la 15ème place, se signale LA NOUVELLE PARFUMERIE GANDOUR.
Ce parfumeur a consacré 384,7 millions à sa communication soit 3% du top 20. SIVOP est 19ème au classement. Le troisième annonceur dudit secteur a consenti quant à lui, environ 253 millions à la promotion de ses marques et produits l’an dernier.
Mis ensemble, ces trois pulvérisateurs d’annonces publicitaires ont accordé à la publicité, la manne de + 1 milliard de F CFA (9%).
L’institutionnel, une question d’honneur
La Commission Electorale Indépendante (CEI) n’a pas lésiné sur les moyens dans le pilotage des jouxtes organisés en 2015. L’institution obtient un rang honorable (9ème) forte de ses 604,6 millions de budget accordé à la communication.
CANAL+, une stratégie qui doit faire école
Support de communication de notoriété, CANAL+ n’entend pour autant dormir sur ses lauriers. Stratégiquement, la chaîne de télévision française a plutôt choisi de sortir de son écran pour aller vers d’autres audiences.
En ligne de mire, capter le maximum de consommateurs au bénéfice de ses produits et services. Des opérations qui ont coûté +457 millions de F CFA à cet opérateur qui est légitimement scotché à la 11ème place.
La LONACI, l’autre exemple
La LONACI baigne dans un monopole historique en Côte d’Ivoire. Ce qui n’empêche guère l’entreprise de loterie ivoirienne d’investir dans la publicité. +426 millions de F CFA sont partis des caisses de cette société en 2015 en direction des régies publicitaires. La LONACI est donc 13ème entreprise en Côte d’Ivoire en ce qui concerne les investissements publicitaires.
PETROCI, elle n’a pas fermé ses vannes
Seule estafette du secteur des mines et énergies, la société PETROCI a communiqué à hauteur 353 millions de F CFA ; lui valant sa place de 16ème au classement.
Le secteur du textile imprime ses motifs
Télécom, agroalimentaire, cosmétique, institutionnel, communication…Le secteur du textile ne voulait pas être en reste. Du moins, UNIWAX s’est résolu à promouvoir ses motifs en débloquant 319,6 millions à cet effet. Le promoteur de pagnes s’est attribué par conséquent la 17ème place.
Au détour d’une de nos enquêtes, nous avons rencontré M. GNEBLE V. Banquier résident à Abidjan. Notre interlocuteur estime que lorsqu’une entreprise communique: « elle renforce sa confiance auprès des clients ».
Quant à l’étudiante en Master 2 au Département d’Histoire (UFHB) Mariame Coulibaly, elle reste formelle : « Quand je découvre un nouveau produit sur le marché, je ne pose l’acte d’achat que lorsque les médias en parlent. »
Pourquoi cette attitude ? L’historienne répond en ces termes : « Avant de passer une annonce publicitaire, je suppose que le produit à promouvoir passe obligatoirement par des vérifications. Je suppose que les différentes structures qui interviennent en amont, font leur travail correctement. »
Dans tous les cas de figures, objectivement, la notoriété d’une organisation se nourrit de communications. Mieux, d’une présence permanente dans les médias.
Mais en plus, la publicité a un impact cognitif, affectif et surtout comportemental sur le public. Une campagne publicitaire bien agencée, attire l’attention, suscite l’intérêt, crée le désir et pousse surtout à l’achat. Le leadership de certaines entreprises dans leurs secteurs d’activités respectifs n’est autre que le fruit de leurs nombreuses et bonnes opérations marketing. Qui ne communique pas n’aura rien !
Marius Aka Fils
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