Tendances du monde

L’impact du harcèlement sexuel au travail sur les victimes et l’entreprise

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Partout dans le monde, le phénomène du harcèlement sexuel prend des proportions inquiétantes dans nos milieux de travail. En Côte d’Ivoire, le harcèlement constitue un délit et est puni d’une amende pénale comprise entre 360 000 et 1 000 000 francs et d’une peine d’emprisonnement d’un à trois ans.

Le Code du travail ivoirien reconnait deux types de harcèlement: le harcèlement sexuel qui regroupe toutes les actions ayant une connotation sexuelle dont le but est d’obtenir des faveurs de nature sexuelle (main aux fesses, propos écrits ou verbaux grivois répétés, attouchements, intimidations devant le refus, …).

Le harcèlement moral qui consiste en tous les comportements ayant pour effet la dégradation des conditions de travail d’un salarié (humiliation publique, mise au placard,  dénigrements, injures, mesure vexatoire, …)

Il est à noter que le harcèlement peut être le fait aussi bien d’un collègue, d’un supérieur hiérarchique que de l’employeur lui-même.

Impact de l’harcèlement sur l’entreprise ?

Les différentes formes d’harcèlement au travail peuvent avoir des répercussions importantes sur la santé physique et psychologique des salariés qui en sont victimes. Au-delà du retentissement personnel, elles ont également des conséquences sur leur devenir professionnel, leur entourage professionnel et sur l’entreprise elle-même.

Conséquences pour les salariés

Les salariés qui arrivent à dénoncer  leurs bourreaux font  le plus souvent  l’objet de comportements hostiles dans leur travail. En fonction de leur intensité, de leur fréquence et de la régulation qui en est faite dans l’entreprise, une situation de harcèlement peut provoquer des symptômes de stress : nervosité, irritabilité, anxiété, troubles du sommeil, brûlures d’estomac, hypertension artérielle, douleurs musculaires, hyper-vigilance ou hyperactivité, fatigue,consommation d’alcool ou de psychotropes (médicaments ou drogues)… Quand cette situation perdure, sans aucun soutien ou prise en compte, ces symptômes peuvent se transformer au bout de quelques mois en troubles psychiques ou somatiques avérés.

Conséquences pour l’entreprise

Sur la vie professionnelle, il est constaté généralement chez les   salariés victimes de harcèlement, une  diminution de la satisfaction au travail, un désinvestissement professionnel, un isolement, une dégradation des relations avec les collègues. La qualité du travail peut être ainsi directement affectée. Celui-ci a le plus souvent des difficultés à prendre des initiatives ou des décisions, à se concentrer sur son activité, commet des erreurs,…

Au pire des cas, il arrive que la situation se dégrade au point de nécessiter un retrait ou un départ (déclaration d’inaptitude effectuée par le médecin du travail, licenciement, rupture conventionnelle, démission). La sphère familiale et sociale n’est pas épargnée (isolement, désinvestissement social, conflits familiaux…).

Sur le fonctionnement des entreprises, apparaissent des signes comme l’absentéisme, le turnover, la démotivation, la baisse de créativité, la perte de productivité, la mauvaise ambiance de travail, la détérioration du climat social, les difficultés de recrutement, l’accident du travail, l’atteinte à l’image de l’entreprise, les litiges et procédures judiciaires.

Des initiatives pour prévenir ce fléau 

Si en Europe comme en Amérique, le phénomène du #MeToo a permis aux langues de se délier et dénoncer les auteurs, en Côte d’Ivoire, dénoncer son bourreau peut s’avérer difficile. Devant la crainte de perdre leur emploi, elles sont nombreuses, les salariées, à céder aux avances ou à continuer à subir les brimades injustifiées sans rien faire.

L’association Pour les femmes dans les médias (PFDM) en France également donne le ton pour prendre les taureaux par les cornes. En effet, le 13 mars 2019, plusieurs entreprises du monde des médias (Français) vont signer par le biais de l’association la charte PFDM.

Celle-ci est un outil au service des entreprises des médias pour dire : «Je m’engage, j’agis, je partage, j’informe». Selon l’association, la signature de la charte est relative au fait que 20% des femmes sont confrontées à une situation de harcèlement sexuel au cours de leur vie professionnelle. Tandis que 82% des employeurs n’ont pas mis en place d’actions de prévention contre le harcèlement sexuel.

Parmi les signataires figurent Mediawan, Arte, France Télévisions, Havas Worldwide, Newen, Groupe TF1, Groupe Canal+, NRJ group, France Médias Monde, Groupe M6, Lagardère Active, INA, Radio France et Next RadioTV.

En Côte d’Ivoire, les associations des différents secteurs d’activités, pourraient reproduire les initiatives de #MeToo et de PFDM afin de permettre aux victimes de s’exprimer et dénoncer librement leurs bourreaux sans à avoir peur, mais aussi mener la sensibilisation.

Les employeurs peuvent définir un code de conduite propre à leurs entreprises. Un code qui interdit et punit tout acte d’harcèlement au travail quelque soit sa forme. Par ailleurs, des actions de communication et de sensibilisation interne peuvent être menées (Affiche, Fiche d’engagement, etc.). Les législateurs également doivent motiver les victimes à dénoncer en leur garantissant une certaine sécurité et une application réelle de la législation.

Fernand Appia

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