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L’Afrique, un eldorado pavé d’embûches ?

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Tout le monde ne cesse de le répéter : L’Afrique est le continent du futur ! C’est celui qui offre le plus de potentialités économiques, démographiques et technologiques. De nos jours cet espace, objet de toutes les convoitises, serait-il l’eldorado tant recherché par les conquistadors ? Quelle que soit la réponse à cette question, cette terre demeure mystérieuse. Et pour y faire des affaires, la maîtrise de certains facteurs spécifiques est primordiale. En effet, de mauvaises surprises et un choc culturel brutal attendent les entrepreneurs mal préparés. Il est, donc, opportun, pour ces derniers, de se renseigner avant de se lancer dans cette aventure très spéciale.

L’Afrique, continent du futur !

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En 2020, c’est un marché de plus de 3 trillions de francs CFA dont, seulement, près de 1 trillion vont à la consommation des ménages. L’Afrique à un temps propre, très différent de l’heure donnée par une montre suisse. Toutefois, il est important de rappeler qu’avant toute démarche entrepreneuriale, une bonne étude PESTEL de son projet, pour mieux établir sa stratégie d’entreprise, est nécessaire. Et ce, afin d’éviter un fiasco dès l’amorce. Il est clair que des business networks, comme MOBIPIAR, partagent les bonnes pratiques de ce monde des affaires si particulier.

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Un premier problème, qu’un entrepreneur peut rencontrer, est la lenteur administrative. Pour rester concentrer, il est, donc, préférable de déléguer à des personnes recommandées, pour éviter de perdre un temps incommensurable. Le deuxième problème est celui des compétences. La main d’œuvre qualifiée est rare, car tout le monde s’engouffre dans des formations débouchant sur des domaines d’activités qui marchent. Il s’agit, là, d’un fait récurent. Subséquemment, de nombreux secteurs sont délaissés.                    

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Un troisième concerne le choix des partenaires. L’arnaque et la corruption sont fréquentes, chez certaines entreprises possédant toutes les accréditations pour exercer un métier. Des entrepreneurs locaux créent des entreprises, dans le but de s’enrichir à court terme, au détriment du long terme. Ils n’hésitent pas à tromper leurs partenaires internationaux, entrainants, par la même occasion, des dommages collatéraux pour les PME sérieusesLe quatrième problème est le secteur informel. Il représente plus de 80% de l’activité économique, dans certains pays. Cet état de fait engendre un réel embarras, de financement, pour les banques. En conséquence, de nombreuses PME rencontrent des difficultés de financement, les établissements bancaires se refusant à les accompagner par manque de garanties suffisantes.

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En cause, la mauvaise gestion des ressources humaines. Des entrepreneurs opportunistes et mal formés, sur le développement des affaires, embauchent du personnel peu formé et exerce en sous effectif, à flux tendu, sans tenir compte de la charge de travail, dans le but de faire des économies. Or, si l’on y regarde de près, cette approche est un déni de logique entrepreneuriale, sur un continent où il y a une inadéquation entre les structures administratives et les besoins réels : Manque de matériel, de logiciels adaptés, désorganisation, faiblesse des ressources humaines, excès de chômage déguisé…
Ce manque de vision et de plan, matérialisé par des dessins imprécis, le défaut d’expertise, le non respect des délais et une mauvaise maîtrise des marchés, dénote d’une communication improductive : Une communication intensive sur les réseaux sociaux et une présence régulière dans les événements notables ne sert à rien, si l’activité de l’entreprise délivre des résultats approximatifs, voire médiocres. Autrement dit, la visibilité est une bonne chose si, et seulement si, elle apporte une plus value directe. L’entrepreneuriat n’est pas une mode, mais une démarche cognitive pavée de risques.

La culture de la performance

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À la lumière de ces faits, la culture de la contre-performance est la chose la mieux partagée aujourd’hui. Les mauvaises habitudes sont érigées en institutions dans le domaine des affaires, notamment en Afrique francophone. Les critiques sont peu ou pas acceptées par les décideurs, managers, chefs d’entreprises, CEO L’appât du gain prime sur le projet entrepreneurial et la qualité des résultats. Le manque de compétence inquiète sommairement et l’accent est mis sur la visibilité de l’entreprise, au détriment de la qualité de ses prestations. Les managers ne se forment pas en continue et se complaisent dans une obsolescence qui, si elle n’est programmée, est sans nul doute volontaire. L’accent est mis sur le titre des postes, la productivité et le facteur humain est relégué au second plan. Les investissements mal dirigés sont un rappel incessant des réussites passées et de l’absence de plan d’action pour une projection optimale et réaliste, reflet d’un déni de culture de la performance, dans l’entreprise.

Les études réalisées par Consulting CAF UG, en Afrique de l’Ouest, ont montré la nécessité de développer la culture de la performance en entreprise, pour répondre efficacement aux exigences d’un marché, de plus en plus compétitif, face au phénomène de la digitalisation et de la mondialisation. Des statistiques existent à profusion sur les réseaux sociaux, sans précisions réelles des sources. Ainsi, ces résultats sont des arguments, des appels de phares, pour proposer des formations sans intérêts pour le public cible. Il est difficile de planifier une performance sans mesure. Il faut avoir des objectifs clairs et chiffrés, respectant un cahier de charges, pour connaître leurs impacts sur les résultats financiers de l’entreprise.

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Qu’il s’agisse de la maîtrise des délais, des coûts, de la variabilité, des gaspillages, de qualité de livrables, du marché, de la transformation digitale, etc. toutes ces variables nécessitent d’intégrer la culture de la performance, car sans maîtrise, la puissance n’est rien.

Christian Abel Fleurisson

Consultant en stratégie, transformation et développement local/ Managing Director de CONSULTING CAF UG (Berlin)

KOFFI-KOUAKOU Laussin

Rédacteur en chef

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