Sur les réseaux sociaux, les internautes se partagent divers types de contenus qui touchent à presque tous les domaines de la vie personnelle et sociétale. Une des tendances ces dernières années en Côte d’Ivoire, ce sont les échanges sur les produits de consommation. Il existe même des sites dédiés dont le plus connu est Un Consommateur averti en vaut deux (UCAEVD). Que ce soit les nouvelles marques ou les anciennes, toutes peuvent essuyer le courroux du consommateur-internaute qui n’hésite pas à publier des retours d’expérience négatifs sur les marques.
Très récemment, s’étant rendu à un déjeuner avec sa fiancée dans un grand espace très connu de la ville d’Abidjan, M. Wilfried Yohou a commandé deux bouteilles de soda ‘’moka’’ : une bouteille pour chacun d’eux. Après qu’ils aient ingurgité la moitié du contenu des bouteilles, le futur couple va constater que ce soda de la même marque porte des inscriptions différentes. Ce qui a attiré l’attention de ce « consommateur averti » qui est allé se plaindre à la réception et a fait aussitôt des partages dans son groupe WhatsApp, photo à l’appui.
Une autre expérience vécue par un internaute a été postée sur Facebook. Dans sa publication, ce dernier interrogeait la brasserie responsable de la préparation et de l’embouteillement de la sucrerie Orangina sur la couleur exacte de cette boisson gazeuse. Des images montrent que le contenu de la marque sous plusieurs tintes de jaune ; ce qui prête à confusion et attire l’attention sur une possible contrefaçon ou manipulation du produit.
Ces deux cas ne représentent qu’une goutte d’eau dans la mer car le marché des boissons gazeuses est très florissant en Côte d’Ivoire, de ce fait la contrefaçon y bat son plein.
On ne le dira jamais assez, la contrefaçon est un mal pour la société. Elle est redoutée par les entreprises qui se trouvent confrontées à une concurrence déloyale, partageant leur part de marché avec des fabricants de produits contrefaits.
Selon la définition de Anti-Counterfeiting Group, la contrefaçon est une tentative délibérée de tromper les consommateurs en copiant et en commercialisant des produits portant des marques de fabrique bien connues, avec en général un emballage et une allure globale du produit tels que le produit ressemble à celui fabriqué par un fabricant réputé alors qu’il ne s’agit que d’une copie de qualité inférieure.
Le malheur, c’est que cette tromperie ne se limite pas qu’à la copie des marques de vêtements, de sacs et autres accessoires. Elle touche aussi aux denrées alimentaires.
En Côte d’Ivoire, le gouvernement a pris des mesures contre ce fléau classé au rang des délits au travers de la loi n° 2013-865 du 23 décembre 2013 relative à la lutte contre la contrefaçon et le piratage, et à la protection des droits de propriété intellectuelle dans les opérations d’importation, d’exportation et de commercialisation de biens et services. Cette loi a consacré la création du Comité National de Lutte contre la Contrefaçon (CNLC).
Malgré toutes ces mesures le marché ivoirien est inondé de ces produits imités au grand dam des consommateurs. Leur salut, ce sont les réseaux sociaux où ils n’hésitent pas à dénoncer cette pratique car la santé de milliers de personnes en dépend. Les consommateurs ont donc décidé de mener le combat eux-mêmes.
Evelyne Ouattara
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