Des centaines de personnes ont marché lundi à Conakry en mémoire d’un journaliste tué dans des heurts politiques la semaine dernière, évènement en raison duquel cinq associations de professionnels des médias ont appelé à observer mardi une « journée sans presse » en Guinée.
La marche, qui a rassemblé environ 300 journalistes, représentants de la société civile et simples citoyens, s’est déroulée sans violences pendant près de quatre heures et a pris fin devant le siège du ministère de la Justice, a constaté un journaliste de l’AFP.
Les manifestants ont réclamé justice pour El Hadj Mohamed Diallo, collaborateur des médias privés Guinée7 et L’Indépendant, tué le 5 février dans des heurts liés à l’exclusion d’un responsable de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), principal parti de l’opposition.
Selon sa famille, M. Diallo, qui était marié et père d’une petite fille, a été inhumé dimanche dans un quartier de la commune de Ratoma (banlieue de Conakry).
En sa mémoire, cinq associations de la presse en Guinée ont demandé à « tous les médias guinéens d’observer une journée sans presse le mardi 9 février de 06H00 à 22H00 », dans un communiqué commun reçu par l’AFP.
« Pour la télévision et la radio d’Etat, il y aura un service minimum mais pas d’information » mardi, a précisé à l’AFP Amadou Tham Camara, président de l’Association guinéenne de la presse en ligne (Aguipel), une des signataires du texte.
Durant leur trajet, les marcheurs ont notamment scandé: « Un mort de plus, un mort de trop ! », « Justice, justice ! », « Plus jamais ça ! ». Certains portaient une banderole sur laquelle on pouvait lire : « Nous réclamons justice pour la victime, la veuve et l’orpheline ».
« Nous exigeons que toute la lumière soit faite dans cette affaire, que les auteurs soient démasqués, poursuivis devant les tribunaux et punis à la hauteur de leur forfaiture », a déclaré une porte-parole des marcheurs, Mame Fatoumata Diallo, devant le ministre de la Justice Cheick Sako.
Le ministre Sako a rappelé que, sur son instruction, une information judiciaire « contre X pour homicide volontaire » a été ouverte peu après le décès du journaliste, assurant que « ce crime ne restera pas impuni ».
« Nous avons reçu dès vendredi soir le rapport de la gendarmerie, les auditions ont commencé », a-t-il affirmé.
Selon lui, Amadou Oury Bah, exclu par l’UFDG dont il était le vice-président, a été entendu dès le 5 février. Cellou Dalein Diallo, chef de l’UFDG, l’a été dimanche. M. Sacko n’a pas fourni de détails sur ces auditions, ni indiqué si elles ont concerné d’autres personnes.
Source: www.afp.com/
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