Le développement et l’implémentation des nouvelles technologies sonnent les cloches d’une révolution numérique sans précédent. Sous cette vague révolutionnaire, les actifs numériques, le WEB 3.0 (l’internet décentralisé) et la technologie Blockchain apparaissent comme des outils de développement durable, notamment pour l’Afrique. Eric Diby est spécialiste des marchés financiers et des Fintech en Afrique et en Europe. Il est également le CEO de WEALTHTECH INNOVATIONS, une startup spécialisée dans le développement de technique d’applications blockchain et dans la promotion d’une nouvelle économie numérique. Pour lui : “Les blockchains peuvent changer l’avenir de l’Afrique, mais, pour cela, il faut former les acteurs publics et privés”. Si cette technologie n’est pas nouvelle, elle est novatrice et présente divers intérêts stratégiques. Toutefois, elle est méconnue et soulève de nombreuses questions.

Crédit image : JDN
La blockchain et le réseau Internet sont des technologies qui emploient des protocoles informatiques liés à une infrastructure décentralisée. Pourtant, la similitude s’arrête là. Internet permet de transférer des paquets de données, d’un serveur sûr à des clients distants. La vérification de l’intégrité des données transmises incombe aux destinataires. Une blockchain, elle, est basée sur la confiance, dans le système, des différents agents qui y adhèrent. Avec la technologie, blockchain, le tiers de confiance devient, lui-même, le système, car chaque élément réparti, de la blockchain, contient la matière nécessaire pour garantir l’intégrité des données échangées, grâce à un algorithme cryptographique. La blockchain, ou chaîne de blocs, est une technologie de stockage et de transmission d’informations, sans organe de contrôle. Dans les faits, il s’agit d’une base de données distribuée dont les informations, envoyées par les utilisateurs, et les liens internes, à la base, sont vérifiés et groupés à intervalles de temps réguliers en blocs, formant ainsi une chaîne, d’où son nom. Par extension, une chaîne de blocs est une base de données distribuée qui gère une liste d’enregistrements protégés contre la falsification ou la modification, par le biais des nœuds de stockage. C’est, donc, un registre, distribué et sécurisé, de toutes les transactions effectuées, depuis le démarrage du système réparti.

Crédit image : China.org
La blockchain, c’est la confiance et la création de richesse. Elle permet d’effectuer des transactions pour tout type d’activités, facilite l’identification, la compensation, les règlements, la tenue de registre… L’inconvénient, c’est que les intermédiaires utilisent des systèmes centralisés et s’approprient, inégalement, l’espace numérique. Néanmoins, face aux faiblesses du système centralisé intermédié, cette technologie exclusive protège contre les cyber risks (hacking, manipulation, chantage, escroquerie…) par son mécanisme de contrôle des données. Avec la blockchain, un système de vérification de conformité peut être aisément mis en place pour tout genre de biens (matériels et immatériels).

Eric Diby, Ceo de WEALTHTECH INNOVATIONS / formation la blockchain et ‘économie numérique au service du développement de l’Afrique / 13-10-2021 / Ivotel Hôtel / Plateau Abidjan Côte d’Ivoire / Crédit image : Strat’Marques
“La réalité du présent est garantie par celle du passé”. Ces mots d’Eric Diby définissent bien le fonctionnement des blockchains. Elles assurent la traçabilité de toutes les actions, transactions et des produits afférant, grâce à des éléments standards inhérents à leurs fonctionnements de base, notamment l’algorithme de protocole, l’algorithme de consensus (variable selon le degré de confidentialité souhaité) et la cryptographie. Les principes de la technologie blockchain sont l’intégrité des données et la confiance dans le système et ses membres. En utilisant une blockchain, la personne usant de cette technologie professe, de facto, sa foi dans le process et dans les membres de ce circuit fermé, car, avec le registre redistribué, si la boucle comprend, par exemple, 1000 participants, l’information retranscrite, dans le registre, sera transmise aux 1000 participants. La confiance, est aussi, assurée par un système collaboratif, la cryptographie et le smart contract.

Crédit image : Cryptoast
Le smart contract ou contrat intelligent est une convention personnalisée, ne nécessitant pas l’intervention d’un juriste, dont les clés de validation sont prédéfinies dans la blockchain. En l’espèce, un code recense les critères établis entre l’acheteur et le vendeur. L’acheteur envoie le contrat. Pour recevoir son règlement, le vendeur devra justifier de l’exécution effective des critères demandés. En clair, le code défini les règles d’exécution de l’accord passé, sous couvert de la sécurité qu’offre la technologie blockchain. De ce fait, les intermédiaires sont réduits au seul système et les risques de biais sont considérablement limités. Avec le développement de la DEFI (la finance décentralisée), le smart contract est devenu le terrain de transaction privilégié pour les actifs non fongibles.

Crédit image : Caixabank Reasearch
La technologie Blockchain séduit les entreprises et certaines l’ont, déjà, intégré dans leur process. GE (general electric) Aviation l’utilise pour simplifier le suivi des pièces d’avion, de l’usine au vol. L’avantage, ici, est, qu’en cas d’accident, remonter l’historique de la pièce, du processus d’entretien, en passant par le technicien qui l’a réalisé, devient un jeu d’enfant. BÜHLER s’en sert pour la traçabilité des produits alimentaires. Sur les marchés financiers, les ordres de règlement, livraison et de transaction sont, souvent, décalé de 48h00. La NASDAQ a incorporé la blockchain et ses smarts contracts dans le traitement de ses flux. Avec cette technique, le règlement, la livraison et les transactions sont quasi automatiques.

Journalistes assistant à la formation la blockchain et ‘économie numérique au service du développement de l’Afrique / 13-10-2021 / Ivotel Hôtel / Plateau Abidjan Côte d’Ivoire / Crédit image : Strat’Marques
À la lumière des applications pratiques de la technologie blockchain, des interrogations se lèvent, quant à son utilité pour le continent africain ? À l’ère de la mondialisation, les transactions internationales sont facilitées par la digitalisation. Un planteur de cacao ivoirien peut conclure une vente, en temps réel et à distance, avec un acheteur chinois, sans qu’aucun d’eux n’ait à se déplacer. La constitution d’une société, une procédure de certification d’un bien immobilier, d’émission d’un titre de propriété ou de demande d’une carte nationale d’identité peuvent être réalisées en un clic et accessibles immédiatement. Toutefois, en toute chose, la vitesse n’est rien sans la maîtrise. D’où l’importance d’un cadre sécurisant.

Crédit image : The Bangkok Post

Eric Diby, Ceo de WEALTHTECH INNOVATIONS / formation la blockchain et ‘économie numérique au service du développement de l’Afrique / 13-10-2021 / Ivotel Hotel / Plateau Abidjan Côte d’Ivoire / Crédit image : Strat’Marques
Selon Eric Diby, spécialiste de la question, la blockchain assure la confiance des investisseurs, la sécurité des données et des chiffres et la transparence des transactions : “La blockchain instaure la confiance et la transparence, l’obtention de données fiables, immuables et vérifiables. Elle facilite l’accès à plusieurs services, rassurent les investisseurs et partenaires. C’est un outil efficace de certification de document et ses applications, en termes de propriété intellectuelle et de NFT (articles non fongibles), sont révolutionnaires. Je suis convaincu que la blockchain peut simplifier les processus, faciliter les transactions, remédier aux problèmes de lenteur et de suivi administratif, etc. L’Afrique a raté la révolution industrielle et la révolution Internet. À l’ère du Web 3.0, la blockchain est une opportunité, pour le continent, de brûler les étapes et de rattraper son retard”.
KOFFI-KOUAKOU Laussin
Rédacteur en chef
à lire aussi sur Strat’Marques :
Comments