Sans avoir forcément recours aux canons, les USA et l’URSS se sont livrés une bataille sans précédent de 1947 à 1991 ; année qui a enregistré la chute du mur de Berlin et par ricochet la fin de la guerre froide. À la limite du comparable, en confrontant l’une des campagnes publicitaires de Délicia et celle de Blédina, plus récente, il ne serait pas hasardeux d’orienter la réflexion vers l’existence d’une forme de ‘’guerre idéologique’’ entre ces deux (2) marques.
« Les p’tits futés prennent Délicia chaque matin. » Cette accroche a fait le tour des supports publicitaires en 2014. Environ 18,4 millions de FCFA (140 voix) d’investissements publicitaires consentis par ce label selon PIGEPRO.
Une étude réalisée par nos équipes en aout 2014 (Voir notre eMag N°01) sur certaines campagnes publicitaires en affichage, faisait mention d’un bon accueil de cette pub de la part du public. Aussi bien l’accroche que le visuel en lui-même de Delicia, ont été des éléments de satisfaction récurrents recueillis auprès des personnes sondées.
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La marque de l’industriel SANIAcie et Blue Band, appartenant au rival UNILEVER, étaient ainsi à fond dans la course aux paniers. Sprint qui continue de héler la force de créativité de ces deux concurrents.
Quoique n’étant pas sur la même piste d’athlétisme, Blédina a sorti des crampons qui laissent croire à un challenging de Délicia. Et des explications existent évidement pour étayer cette hypothèse.
En reprenant la locution ‘’Petits futés’’ dans sa campagne « Blédina Les céréales des petits futés », la marque du céréalier DANONE, est sûre de ne pas faire un saut dans l’inconnue. Une certaine école parlerait peut-être d’intelligence économique, d’autres évoqueront la notion d’espionnage ou alors de veille concurrentielle. D’aucuns dirons carrément qu’il s’agit de plagiat. Mais toujours est-il que ce choix est loin de découler du néant.
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Certainement, nous n’en avons pas la certitude, d’autres études ont confirmé le ‘’succès’’ rencontré par cette campagne de Délicia. Tout succès inspirant en marketing, dans l’antichambre, les vigies en font donc sujet de réflexion. Et il y a une forte probabilité que l’opération de Blédina lancée en début octobre (2015) ait un lien avec « les p’tits futés » du margarinier SANIAcie.
Et ensuite, les deux(2) sont issues du même secteur d’activité. Délicia et Blédina opèrent dans l’agroalimentaire. L’on a encore bonne souvenance que le premier cité avait ciblé les enfants lors de sa campagne. Bis repetita placent ! Chez Blédina aussi, on ne parle d’ailleurs que d’enfant. Même s’il s’agit des plus petits.
L’interprétation qu’on pourrait en faire en raisonnant par l’absurde est simple : ‘’Délicia d’accord mais Blédina d’abord ; à bas âge’’. En d’autres termes, « les petits futés » ça se construit dès la base. En sommes, le fait d’avoir des cibles sensiblement différentes n’empêche point la concurrence.
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Scenario similaire lors de la guerre froide. Tandis que dans leur visée expansionniste, les Américains prônaient le modèle impérialiste, les Soviétiques souhaitaient quant à eux vêtir la politique mondiale d’apparats communistes.
Deux idéologies distinctes, des cibles différentes certes mais un objectif commun : l’hégémonie politico-économique. Pour Délicia et Blédina , l’objectif partagé est connu : la rentabilité financière. La guerre froide n’est-elle pas manifeste ? A votre sagacité !
Marius Aka Fils
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