« Les stratégies de communication passent obligatoirement par les relations presse » dixit Fabrice PIOFRET, Pdg de VEILLEUR DES MEDIAS. C’est dire l’absolue importance que revêtent les relations presse dans le développement d’une organisation. Quoique sous les tropiques, leur gestion par certains communicants laisse à désirer.
En Côte d’Ivoire, du reste apanage de l’Africain, émerge une race singulière de communicants. Scotchés à des postes non moins ronflants, (Ndlr : Directeur de Communication, Responsables relations extérieures, Chargé de communication, Responsable Relation presse …) les agissements de ces derniers ne facilitent guère le parallèle avec les missions qui sont les leurs.
Il est courant de passer des mois sans arriver à prendre rendez-vous avec un dirigeant d’entreprise. Pourtant ce n’est pas faute d’avoir fait le forcing. Coups de fil, demandes écrites, pied de gru, bref vous ferez tout mais rencontrer un responsable, dépend de la seule volonté de ce dernier. Ou alors, quand vous avez la chance de plaire à son service communication.
Récemment, nous publions Comment décrocher un rendez-vous avec un haut dirigeant. Une contribution de notre chroniqueur Benjamin FABRE qui nous dit que pour obtenir un tête-à-tête avec un haut dirigeant est une mission délicate.
Pour autant, un téléphone, deux cordes vocales et trois grammes d’esbroufe peuvent suffire à vous mener à l’objectif. Une chronique pleine d’enseignements. Mais l’application de ces techniques sous nos tropiques, peut-elle vraiment payer ? Sans être pessimiste, nous y mettons un bémol sur les réponses affirmatives.
Car à la lumière des expériences, les chargés de communication en sociétés africaines trouvent leur mérite dans leurs capacités à verrouiller les portes de leurs structures. Ainsi un responsable communications par exemple, se plaira-t-il à esquiver des demandes de prise de contacts.
Comment comprendre qu’une entreprise qui se veut sérieuse puisse rester muette face à la simple requête de demande de rendez-vous ? Existe-t-elle une explication au manque de réaction d’une entreprise à qui un organe de presse fait l’honneur de publier un article sur sa marque ? Est-il imaginable qu’en ce 21ème siècle, des sociétés se plaisent à ne pas accuser réception d’un e-mail ?
Pourtant, la communication a pour mission de valoriser l’image et les performances de l’entreprise. Elle représente un facteur clé du développement des organisations.
Mais en Afrique généralement, pour obtenir une petite information, il faut faire le tour des bureaux. Ou alors on vous lâche la phrase fétiche : « Nous ne sommes pas habilités à vous le livrer…sans l’accord du patron. » un patron fantôme puisque cet accord ne viendra jamais.
Manque de professionnalisme, fuite en avant… absence de stratégie interne ? La réponse demeure une énigme.
Franchement, il est souvent gênant de connaitre une entreprise dite réputée et de découvrir son opacité au bout d’une infructueuse tentative de prise de contact.
De peur d’entacher l’image de certaines marques, nous tairons les noms. Car là n’est pas l’objectif de cette analyse. Plutôt, nous voulons interpeller nos confrères par ricochet, leurs employeurs. La triste réalité est que ces comportements desservent considérablement vos organisations. Chaque fois que l’extérieur se heurtera à ces barrières superflues, il repartira avec une mauvaise image de vous.
Fort heureusement, cet anachronisme n’existe que sous les tropiques. L’expérience avec les interlocuteurs occidentaux renforce bien cette thèse.
« Monsieur MARIUS AKA AKA, Nous vous remercions de votre email du 15/09/2015 qui a retenu toute notre attention. Vous avez rédigé un article sur notre marque et cela ne peut être qu’agréable… N’hésitez pas à nous contacter au 0 800 553 553, du lundi au vendredi, de 9h à 18h. Retrouvez-nous également sur le site Internet www.ferrero.fr. » Service.consommateurs@ferrero.com.
Ce feed-back s’est opéré seulement 12 heures après le mail que nous avons envoyé à ce contact basé en France. Suite à l’article : Nutella : comment le chocolatier veut conquerir eburnie, publié le 15 septembre dernier.
Le second exemple concerne justement le patron de VEILLEUR DES MEDIAS. Les faits remontent au vendredi 25 septembre dernier. A 19h05 minutes, notre Secrétaire de Rédaction lui a adressé un courrier électronique. Le retour ne s’est pas fait attendre. M. PIOFRET a réagi également au travers d’une sympathique réponse à 19h 40 min.
Pourtant, connaissant nos confrères ivoiriens, ils justifieraient leur silence, du moins insensé, par : « le long week-end de la tabaski (Sic) ». Là où le bât blesse dans cette affaire, nous parlons des entreprises du secteur privé. Parce que disons-le tout net, les usagers sont finalement immunisés contre les pratiques parfois ahurissantes de bon nombre de « chargés de communication » de nos services publics.
Inutile de préciser que tous ne sont pas pareils bien entendu. Quand bien même la profondeur du mal a emmené les législateurs ivoiriens à voter une loi. Une loi peut-elle briser systématiquement un roc d’habitudes vieux de mathusalem ? Pas si sûr !
Chose néanmoins certaine, rappeler un correspondant après plusieurs appels perdus, répondre à un e-mail pour donner soit son approbation ou soit sa désapprobation, accuser réception, peut-être qu’il faut l’illustrer, écrire par exemple : « Nous accusons réception …Bien reçu nous vous reviendrons… », n’est rien d’autre que faire preuve de professionnalisme. Vous justifier tout simplement votre titre de communicant ou alors Responsable relations extérieures.
En toute rigueur d’étique, un chargé de communication devrait pouvoir le faire sans difficulté. Auquel cas, les moins courtois diront qu’il ne connait pas le B.A.-BA de la communication. Alors gérer importante belle vitrine qu’est le département communication d’une structure ne se limite pas à la lecture au pifomètre de journaux. Non plus à la convocation de journalistes pour la couverture des évènements encore moins, à passer des deals avec des fournisseurs.
Il s’agit plutôt d’entretenir mieux, d’étoffer son le relationnel : « connaître son image médiatique, la piloter et la maîtriser. C’est de l’ordre de l’intelligence économique… le suivi des retombées presse que l’on appelle clipping », fait encore remarquer l’expert Fabrice PIOFRET.
En Côte d’Ivoire, la Haute Autorité pour la bonne gouvernance instituée depuis avril 2015 dit être aux trousses des détourneurs de deniers publics. Une campagne de ‘’déclaration de biens’’ a été lancée en direction des personnalités. C’est déjà un pas. Mais nous proposons que cette instance ouvre un call center, un vrai, pour recenser les plaintes. Car les récriminations des populations sont nombreuses. Il faut peut être prévoir des sanctions à l’encontre de ceux qui retardent la bonne marche du pays par ces pratiques.
Dans tous les cas de figure, Stratmarques se pose en interface désormais. Via des mails, sms ou des commentaires, nous sommes disposés à recueillir vos avis. Et rassurez-vous nous remonterons l’information à qui de droit.
Marius Aka Fils
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